top of page

  La production de la cire et la construction de la ruche

 

 

A partir de 12 à 14 jours de vie, l’ouvrière se consacre à la production de la cire. Cette cire est sécrétée grâce aux glandes cirières. Les quatre derniers segments abdominaux portent un repli sur la face ventrale. Ce repli comporte deux fines plaques transparentes, les plaques cirières ou miroirs à cire. Chaque plaque est surmontée d’une couche de cellules graisseuses sécrétrices. La cire secrétée passe à travers les plaques cirières et se condense à l’extérieur du corps sous la forme de petites écailles transparentes. Les écailles sont de forme conchoïdale (du grec konkhé qui signifie "coquille" et oïde qui signifie "qui ressemble").

 Plaque cirière 

 

 

 

Lorsqu’une plaque se détache (1), elle est interceptée par les brosses de la troisième paire de pattes (2) . L’abeille l’apporte aux mandibules afin qu’elle soit mélangée à des sécrétions salivaires afin de la rendre malléable (3) .

Afin de produire de la cire, les abeilles fournissent une énergie considérable et doivent donc tout d’abord ingérer une grande quantité de miel. C’est en fait le sucre présent dans le miel qui fournit l’énergie nécessaire aux abeilles. On compte environ sept kilos de miel consommés pour un kilo de cire produite! L’absorption de ce miel entraîne une augmentation de la température du corps de l’abeille jusqu’à 33 à 36°C nécessaire à la production de la cire. De plus l’assistance d'un nouveau type d'ouvrière est nécessaire : les ventileuses, qui permettent de garder une certaine température (33-36 degrés) dans la ruche pour le bon secrètement de la cire.

Une fois la cire produite, les abeilles peuvent construire les rayons de la ruche. Les abeilles cirières travaillent avec les architectes de tous âges (en effet les architectes n’ont pas nécessairement besoin que leurs glandes cirières soient développées), pour la construction du nid. Une fois que la température interne de l’abeille et celle de la ruche sont suffisantes, la chaîne cirière peut débuter. Pour constituer une chaîne cirière, une abeille se suspend au plafond (l'ouvrage commence par le haut), une autre s'accroche à ses pattes arrières (pourvues de crochets) qui pendent dans le vide et ainsi de suite jusqu'à former une chaîne vivante. Plusieurs chaînes peuvent être reliées entre elles par des insectes qui sont alors complètement écartelés. Les abeilles ainsi positionnées utilisent leurs mandibules pour aplatir la cire, transmise auparavant d’insecte en insecte, et façonnent alors des parois d'une incroyable minceur. La cire est étirée au maximum: un kilo de cire permet la construction d’environ 80 000 alvéoles, dont les parois ne font que 0.3 milimètres d’épaisseur! Au cours de toutes ces opérations, les antennes jouent le rôle d'instruments de mesure de haute précision.

En effet, les pointes des antennes portent un organe sensoriel spécial : trois couronnes de cellules tactiles comportant des poils aux pointes recourbées, que l’abeille plaque contre la surface de la cloison. Grâce à leurs mandibules, elles « tâtent » constamment la paroi (1). Elles produisent des mouvements de pression produisant une déformation (2), puis elles retirent leurs mandibules et il se produit un mouvement en retour (3), faisant disparaître cette déformation (4). Ce processus permet aux cellules sensorielles des antennes de capter les vibrations émises par ces mouvements, permettant à l’abeille de contrôler son travail.

De plus, la tête de l’abeille repose sur deux pivots se détachant de la cuirasse thoracique ; son centre de gravité est situé plus bas que cette jonction articulée. Si l’abeille est installée avec la tête en haut, la pesanteur tire la partie inférieure de celle-ci (plus lourde que la partie supérieure) en direction du thorax. Par contre, si l’abeille a la tête en bas, la rotation provoquée par la pesanteur s’effectue en direction du dos. De plus, cette jonction est munie d’un groupe de poils sensoriels extrêmement sensibles, enregistrant ces mouvements de rotation liés à la pesanteur. Toute position oblique de l’abeille entraîne une pression précise et caractéristique sur le coussin des poils. C’est ainsi que les abeilles contrôlent à la fois la position de leur corps mais aussi celle du rayon qu’elles construisent verticalement de haut en bas.

 

Dans une ruche naturelle, l'abeille construit d'abord une partie du cadre, puis elle bâtit les alvéoles, et au fur et à mesure elle continue de fabriquer le cadre si la colonie a besoin d'espace; mais ce processus de construction comporte quelques désavantages. La construction de l’alvéole commence par le fond (les rhombes) puis continue sous une forme hexagonale.

Une fois la construction terminée, les alvéoles doivent être nettoyées régulièrement pour permettre une bonne ponte. Pour cela l'ouvrière dès sa naissance peut endosser le rôle de nettoyeuse.

 

Remarque : Les ruches utilisées par les apiculteurs reprennent le même fonctionnement que la ruche naturelle, soit la construction de plusieurs cadre (surface plane de cire attachés à des bases, gaufrée en hexagone pour les rayons achetés) qui sont couverts d'alvéoles de chaque côté. Une fois le cadre construit, l'apiculteur peut laisser les abeilles construire leurs propres alvéoles, ou bien acheter des rayons déjà construits.

Les défauts de la construction

La construction de la ruche n'est pas parfaite. En effet, les abeilles, lors de l'édification du nid, ne partent pas d'un point précis mais de plusieurs points espacés (photographie ci-dessus et ci-dessous) et font converger la construction en un ou plusieurs points, engendrant quelques irrégularités lorsque plusieurs "morceaux" du plan se rejoignent.

 

Les abeilles ne construisent donc pas seulement des alvéoles régulières ; il existe 6 types d'alvéoles différentes: les cellules d'ouvrières (5.4 mm de diamètre), les cellules des faux bourdons (6.9 mm de diamètre), les cellules royales (reines), les cellules régulières (stockage du miel), les cellules intermédiaires (irrégulières) et les cellules dites de colmatage (irrégulières et trop étroites pour permettre l'entrée d'une abeille).
De plus lorsque l'on procède à des mesures précises, on peut s'apercevoir qu'il existe des variations de l'ordre de quelques degrés dans l'édification des cellules « régulières » , variations que l'on retrouve également dans l'épaisseur des parois.

Photographie d'une portion de rayon comportant plusieurs types de cellules :

On peut apercevoir des portions de rayon régulières mais qui se rejoignent par des constructions très irrégulières :

Cellule de colmatage:                                                              Cellule pentagonale (intermédiaire):

Cellule intermédiaire diforme:                                                   Cellule tétragonale (intermédiaire):

On remarque que les cellules en bordure sont nettement arrondies car encore indéfinies mais elles vont être remaniées:

bottom of page